samedi 2 juin 2012

Réponse à un internaute sur l'évolution du MoDem et le centre en général

Cet internaute m'a interpellée sur l'évolution du MoDem et le centre en général.

Voici ci-dessous son email et ma réponse :
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Bonjour Madame,

Pour des raisons professionnelles je n'ai pu assister à votre réunion organisée hier à Houilles.
Toutefois, même si ma voix vous est acquise au 1er tour de ce scrutin, permettez moi de vous signifier les réserves que j'ai concernant la stratégie du Modem auquel j'ai adhéré pendant deux ans (2008 et 2009).
Autant le positionnement du ni ni en 2007 était tout à fait normal, il m'apparait que cette stratégie trouvait ses limites dès lors que Sarkozy, démontrait sa véritable nature, ce que François Bayrou a su parfaitement capter dans son ouvrage Abus de pouvoir.

De plus depuis le discours de Grenoble, l'abandon des valeurs de tolérance, de laicité par l'UMP (tt au moins une grande partie), dont la dernière quinzaine de campagne présidentielle a été le dernier symbole, devait clairement marquer une rupture.

A partir de là, et dans cette période, il aurait fallu clairement opter pour une stratégie de centre gauche, qui aurait permis de nouer de véritables contacts avec le PS et infléchir l'orientation économique des socialistes et empêcher de les voir sous le joug du parti de gauche, comme cela risque d'être le cas pendant ces 5 prochaines années.

Ce positionnement conjoncturel dès 2009, aurait permis au Modem de devenir le centre décisionnel indépendant qu'il devrait être, au lieu de se retrouver réduit à un appel personnel à voter Hollande, avec le retour d'ascenseur inexistant et le grand risque de voir disparaitre totalement le Modem de la scène nationale.

Pour ce qui est de notre circonscription, avec une vision réaliste, le duel UMP-PS risque d'avoir lieu, avec pour une fois un 2ème tour, même si le résultat final ne fait guère de doute au regard du découpage électoral.

Quel sera votre choix ? Privilégiez vous une candidature pour un 6ème mandat! (et pourquoi pas à vie), ou une logique institutionnelle qui empêche toute cohabitation.

A moins que dans votre ligne de mire vous visiez une stratégie pour les municipales, mais laquelle ? Dans ce cas, au risque de vous déplaire, 2008 n'a pas été très pertinent tant à Carrières qu'à Houilles.

Excusez-moi pour ce message peut être un peu brouillon, mais il m'apparait que très rapidement devra se poser l'existence d'un centre gauche en France, voie originale pour notre pays, mais seule voie pour faire entendre le Modem, qui n'a plus rien à faire avec des collaborateurs du sarkozysme, tant que ceux ci s'enferreront dans la course démagogique et populiste aux marinistes-lepenistes.

Bien cordialement et bon courage à vous
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Bonjour ! Merci pour vos encouragements qui me vont droit au cœur !

MON POSITIONNEMENT AU NATIONAL

Concernant la stratégie de François BAYROU, je suis d’accord avec vous pour dire qu’elle a été dommageable pour le MoDem car, en prenant parti pour François HOLLANDE, même si c’est à titre personnel, il a entraîné notre parti dans son sillage, le marquant à gauche alors que ce parti est ambivalent dans sa sensibilité politique.

Sincèrement, j’aurais préféré que François BAYROU ne se prononce pour aucun des candidats, le discours qu’il porte étant exclu du débat du deuxième tour. C’était logique, et tous les Français l’auraient admis.

En effet, les partis et l’idéologie qu’ils véhiculent transcendent les candidats qui les représentent : le PS a survécu au décès de Mitterand, l’UMP survivra au départ de Sarkozy... tout comme le MoDem (ou quel que soit le nom qu’il portera dans le futur) devra survivre au départ de Bayrou. Se positionner par rapport à ces deux hommes c’était aliéner les valeurs du centre qu’il est le seul à porter.

Oui, le MoDem est un parti de gouvernement, susceptible d’endosser les responsabilités au nom du pays. Certes, un rapprochement avec le PS avant le 1er tour lui aurait permis d’infléchir le programme de la gauche. Mais vous savez comme moi que l’on n’aime les centristes que morts et les deux partis majoritaires UMP et PS sont tout à fait d’accord pour se renvoyer la balle et éliminer du jeu un candidat gênant pour chacun d’entre eux.

Non, je pense que l’indépendance du MoDem est impérative pour éviter de jouer les strapontins de la gauche comme de la droite. L’étape fondatrice du « ni /ni » m’a fait vivre l’un des moments les plus heureux de ma vie politique, lorsque le MoDem a déclaré son indépendance au congrès de Lyon.

J’estime néanmoins qu’il est temps que le MoDem passe à l’étape suivante : proposer son discours propre, original, le discours « humaniste », qui le distingue des deux partis majoritaires. Alors seulement le MoDem aura-t-il une personnalité distincte, bien discernée par les Français, et dissociée de la personne de son leader, François BAYROU.

MON POSITIONNEMENT SUR LA 4EME CIRCONSCRIPTION

Convaincue qu’un parti centriste, représentant 17 à 20 % des sensibilités politiques, est indispensable en France, j’ai décidé de me représenter en 2012 afin qu’il continue de figurer, dans la mesure de mes moyens, sur la scène politique tant à l’Assemblée Nationale que sur la 4ème circonscription des Yvelines, malgré les vicissitudes que nous traversons actuellement.

Ma candidature n’est donc pas une candidature personnelle, isolée. Elle s’appuie sur un parti qui a toute légitimité à siéger à l’Assemblée Nationale, voire à participer à un éventuel gouvernement d’union. Un énième député UMP rajouterait à l’opposition, voire à l’obstruction systématique. Une députée PS ne ferait qu’entériner toutes les propositions gouvernementales. Il suffit de voir les bancs de l’assemblée le mercredi sur LCP...

Sur l’échiquier politique de la 4ème circonscription, qui avons-nous ?

- un député sortant UMP au pouvoir pendant 24 ans, depuis 1988,
- deux maires « DVD » qui ne représentent qu’eux-mêmes et jouent la carte locale pour mieux reporter leurs voix sur le candidat UMP au deuxième tour,
- une candidate socialiste qui n’a aucune chance d’être élue au deuxième tour,
- des représentants de l’extrême-droite et de l’extrême-gauche qui veulent et peuvent conforter leur score au national,
- des « petits » candidats que je ne méprise pas mais qui n’ont aucune chance d'être élus,

... et le centre devrait être absent ?

Je souhaite préserver la place du centre sur notre circonscription, aujourd’hui et pour les futures échéances électorales.

LES MUNICIPALES

Chaque élection a un enjeu différent. Aux élections municipales, l’étiquette est moins importante. Elle permet seulement de positionner le candidat sur l’échiquier politique. Sa personnalité, son équipe et son programme sont plus importants.

Ayant obtenu plus de voix que le maire sortant, je n’avais aucune raison en 2008 de me retirer au deuxième tour. Son attitude jusqu’au-boutiste lui a été fatale.

2014 est encore loin. Je n’ai pas de stratégie particulière : les Carrillons savent tous que je suis centriste. Ils connaissent mon implication dans la vie politique et associative locale. Je ne fais pas mystère de mon numéro de portable ni de mon email.

« Mañana sera otro dia » comme disent les Espagnols !



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